Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Tout fout le camp.

6 septembre 2008

DOUBLE TRANCHANT

Et la mer.

Elle s'enlace, joue de ses yeux aux reflets d'écume, pleure de plaisir. Je suis là, sur la dune. Je souris. Je sais que toute mer repose sur de la terre, et que toute mer s'érode un jour. Mais je m'assois, et regarde. Je caresse les dunes des paumes endolories. Toujours étonné qu'elles soient là, d'ailleurs. La terre est toujours chaude, et mon corps sec. Les galets ardents sont depuis stockés dans mes poches. Il n'y a que dans mes yeux que la brume demeure. Gouttes d'honneur, eaux de tout sang. Et la mer. Les roseaux se brisent, car la mer s'est retirée. Ça, je le sais. Tous les gens le savent. Mais où vont les roseaux, ils débouchent tous dans l'horizon ; je les vois souvent passer, quand je me détourne : alors je les rattrape, et les miettes de roseau se font sable maudit.

Et la mer.

Je la vois onduler, elle m'évoque quelque équivoque que je bégaie, dont je me souviens pour oublier et médire. Le temps des magnificences venait de passer : c'était un nuage, aux angles si abstraits que ma raison s'acheva. Le regard s'éclaira derrière la brume, et je pus apercevoir des vallons perdus. Des rondeurs grasses, au lait crémeux et l'abondance. Le soleil jaune tente de s'expulser pour roder dans le gris mais déjà mon cœur se décharge. Seule subsiste la profonde.

Et la mer.

La mer, aux illusoires abysses. Celles que je réinvente en vain et avec fierté, en beauté. Sous l'onde, on vous comprend, on vous lit mais qui vous entend et saisit? Même le sang ne veut pas parler dans le diadème des baies d'ébène. J'ai renoncé à la communication tout comme le destin permet le malheur lourd, impalpable, imprésentable.

Le temps n'est pas important.

Il ne l'a jamais été. Les rancœurs et le mépris sont viscères, pas plus que les histoires de sentiments. La tension, le rejet, tout s'évanouit dans la mer. Tout ceci reste à confirmer, ma vie m'a appris que la mer, ce n'est pas l'océan.

Ma vie est remplie de gourdes, d'yeux secs, et les fausses sept mers.

Publicité
Publicité
5 juin 2008

TACTILES OUBLIS

Ma mémoire de plus en plus s'efface.



Or, même si je n'aime pas ce que j'écris, il me faut néanmoins l'apposer quelque part. Ça sonne comme une banale évidence. Oui, c'est comme quand mon professeur d'histoire après avoir lancé un désespoir, qui arrête sa gestuelle, rabat ses mains, lève les yeux pour mieux scruter le mur.
Et il dit aux briques "C'est comme ça." ; et les briques ne pleurent même plus.



INSERT COIN


L'âge, cet intemporel ;
Souples bougies dentelées
Au creux des années grises
Qui sucrent nos vies de sel.

On est pas Serre-ieux quand on a dix-sept ans.
Juste les yeux Yannis et la fleur aux dents.


INSERT COIN


Le péril faune


La rivière jaune, au fond d'une tombe, sinueuse et onctueuse, déborde.
Le terreau attaqué s'effrite, s'effare, s'affaisse ; le glissement de terrain dérape.
La flute des pans jouent ses notes rugueuses, un caillou blanc expire, des monts s'effleurent.
Arrivent les incestueux insectes, goupils carapacés. Le rectangle spasmodique hurle des balivernes de son toit, d'où des lords mandibulaires s'évadent dans le crépuscule.
Soudain, un serpent des dunes déambule, hagard. Affaissé par des gourmandes canines, le sable incante le roc ; le corps embrasse l'immonde ; l'espace abrège le beige dilué.
L'éponge subit une apocalypse puis, calme las. Les dits lords redeviennent simples imposteurs, le serpent enfoui une nouvelle fois et la flute, puis c'est le juron.


INSERT COIN


C'était un débris qui dévisageait une ordure puis merdre. Silence. Un haricot se retourne, s'évanouit ; il se réveille et s'enfuit encore.


INSERT COIN


Un chien mastoc mastique une plante. Son poil paille se soulève dans les bourrasques ; les oreilles virevoltent et le cabot s'allège.
Dans le vieil écume, l'œil motte de terre du mammifère scrute des distances. Les pattes brossent vaguement des airs et les pins chantent.

Le défini est alors défait et l'abstrait comparé.

Les limbes souterraines et révoltées puisent des feuilles éparses, les subliment en arabesques ; alors les libérées s'inondent dans l'oxygène.
L'instinct reprend ses émois, et déjà le canin ondule maladroitement son être afin de saisir, de se raccrocher. Il gronde des tonnerres et griffe les séismes, ce cabot du mimétisme.
Ca y est, déjà l'ampleur : le chien délaisse sa plante et dévore l'atlante terrestre.

INSERT RIEN


Aujourd'hui, mon casque est mort et j'en parle encore à mes oreilles. Et on ne comprend pas, non. On ne comprend pas. Alors je les prends avec mes mains, et à nous cinq, on dodeline doucement de la tête. Les chansons ne viennent même plus.

24 mai 2008

L'OUVRAGE IMPOSTEUR

Plus d'introduction : quand j'écris sur moi, je fais dans le jeu ;
en cas contraire,  laissez moi rester sur mon île.


_______________________________________


L'actrice Tess, dans                         Nonchalance.



Nul brui t, la lune bru nie.

Elle relève ses yeux puis son visage,
toute tremblante,
toute endolorie.


Le haut de ses seins frissonne, elle s'arrête

soudain.






La vision se complexifie,

les poussières du regard se détachent,
emportées ;


elles restent pourtant en suspens, délicates et amoureuses.

Tess est contemplative, curieuse. Elle fait gambader ses doigts le long d'une hanche.
La mousse de sa peau, onctueuse, la ravit.


Elle s'aime.


D'un air posé et affectueux, elle embrasse chaque doigt.
Appliquée, elle chantonne distraitement, rose de vie.

La musique s'installe.

Un homme s'étale. L'actrice minaude ; elle joue de ses formes, susurre des choses.

L'homme passe outre, la plaque contre une bibliothèque, lui parle de littérature.



Il s'agrippe à la mousse, lui parle de cerises, la hait. Elle est toute belle, elle désire et tempère.



Ils prospèrent.



Mais l'homme tempête, applique sa paume entière sur le versant du visage de Tess.

Elle sourit jusqu'aux oreilles ; ses hanches crépitent, son tronc explose,


et le sucre chaud.




L'homme entaille, un accroc, puis la rejette, sans un mot. Les livres tombent.


Elle l'aime.


Relevée, l'homme prend une chaise, l'anéantit. Les matières jouent et fondent.

La langue hagarde s'ébat sur la paume,

se prolonge et

abat
son toucher coloré.

Un autre éclat boisé rebondit sur le souple cheveu,
le distance, et aboutit à
Tess.


Les yeux pénètrent des univers,
baffrés.

La musique s'abime.

Les personnes ne se consument qu'à peine ; la bibliothèque regarde ses livres ;
l'homme part et l'actrice Tess voudrait de nouveau s'aimer.

Or...
La chaise est morte.

10 mai 2008

CORPS DE FICELLE

"Il avait la rudesse des gens tristes..."




Encore cette phrase qui revient. Cette phrase qui surligne ou souligne, qui va et vient, sans s'arrêter, comme un mouvement de balancier ignoble.

Oh, Dear.
Oh, Damn'.
Oh didamdidou.


Le quotidien, c'est utile, parfois.
Ça permet de raviver des souvenirs, des instants abrupts, absurdes.
Par exemple le matin où je me suis levé, me suis assis contre le lit, et me suis mis à trembler.
4 minutes. Ce ne sont que des données, d'époustouflantes échappées, qui se succèdent.

Et ce, sans l'ombre d'un Proust.


La pensée partie, il ne reste que l'existence.

Un jour, j'ai fermé une de mes parenthèses.
Une fois deux, on arrive à certaines évidences.

Il faut parfois deviner le moment au lieu de s'observer devenir quelqu'un.


La parenthèse saluée, j'ai entamé une autre phrase.

En mon for intérieur, l'écrit n'a de toute façon jamais été le mien.


Pourtant... Je suis de nouveau dans le circuit.

Va savoir. Je suis incorrigible.





Et toujours cette phrase qui galope.

"Il avait la rudesse des gens tristes"

Je panse donc j'essuie.


" Et un jour j'étais blanc ; l'autre aube je me retrouvais noir ; mais on ne retint de moi que le gris. Pourtant, loin de mon existence crépusculaire, j'aurais désiré âprement avoir été ocre, curry ou prairie. Depuis, j'en pleure des nuages. "



Les yeux levés au ciel, on ne tombe généralement que sur son plafond.



"Les yeux sombres et la jolie petite tenue qu'elle portait s'accordaient sur la guitare du monde dont l'air rafraichissait la pièce. Nos corps étaient agréables, le silence chaud. Cependant la douleur des caractères..."



Les yeux à la fenêtre, c'était déjà constater que l'on n'était pas dehors.



Je n'ai jamais griffonné, pendant onze mois. J'ai enseveli tous mes colosses, d'un air penaud et mélancolique. Tout s'oublie, les malheurs évoluent.
Ça a fini de détruire la fougue et le charme de ce que je pouvais encore concevoir. C'a été agaçant de l'apprendre ; puis demain est arrivé et tout était déjà oublié.



J'écris pour me souvenir, tout est dit.
Je me recueille sur des écrits, des goûters de sensations.
Alors je détourne la tête et j'affronte le jour.




Tout le monde fait ça, et bon dieu je cherche encore le raisin ignoble.

Mâchonner le délicat et succulent,
descendant
et
enrobé
dans le lent mucus de mes émotions.


Miennes et miam, miennes et miam.


Mais ce retour biscornu n'est mystérieux que de toi, licteur. Pour moi, tout éclair trouve son étincelle dans l'arbre qu'il souhaite embraser. Toute bruine recouvre une épopée intime ; ses gouttes, ma légion dispersée, crépitent  à l'aveugle en un torrent endolori, n'ayant qu'un but.



Atteindre.





Les orages comportent des accalmies.
Mais desquels faut-il sourire?
Je n'ai pas choisi mon camp, ce pourquoi

je suis ici.

Et coincé à jamais -bas.

2 juillet 2007

FIN DU VOLUME II

Vu que les vacances m'empêcheront de poster régulièrement
(ce que déjà je me passais bien de faire.),
Je mets cet endroit en pause quelques temps,
pour me consacrer à diverses choses,
comme l'écriture de quelques chapitres d'un bouquin que j'ai en tête,
le bien-être de mon couple ou encore
des révisions pour combler mes lacunes (lecture, films, etc.)



A la revoyure.

Publicité
Publicité
9 juin 2007

J'AI RETROUVÉ MA RÉMINISCENCE. J'AIMERAIS LA FRÔLER ENCORE. J'AIMERAIS CHANGER. JE L'AIMERAIS. JE...


J'expliquais, et tu écoutais, en dessinant pour moi, sans même me regarder.
Et tu m'as rendu heureux. Et j'y pense encore.


Je t'ai gagné au poker.
Tu m'as rendu bien plus.

7 juin 2007

ORIGAMI ET RUPTURE : CE DOUBLE QUI VOUS REND TROUBLE.

"J'aime pas perdre mon temps.
Est-ce que tu penses que continuer avec quelqu'un qui en a rien à foutre de toi,
c'est du temps perdu ?

- Oui."






B L A M.





La phrase a claqué sec dans l'air.
Une réponse essoufflée, à peine finie, expéditive.
Une sorte d'horrible soulagement entendu.


Une histoire qui commence dans le kitch et le soleil
pour finir dans un final triste et impersonnel.






Avec cette première réponse, mon révolver fume.
Une balle dans chaque pied et la voilà plantée,
fumée et dispersée un peu partout, mais plus ici.


Mais elle reste debout, sonnée et revient à elle
pour se détourner de moi.


Elle songe à ce qu'elle pourrait me jeter au visage.
Mais rien.



Elle rassemble son esprit et ses miettes de courage, seulement le vent a tout balayé.
Devant elle se trouve son ex futur-ex actuel, l'air grave et surtout l'air d'une tache.




A vrai dire, c'était la première fois que je visais à bout portant.
La fille en Or, c'avait été au sniper, à distance.
Avec ce qu'il faut de sentiments et de ressentiments.
Mais un jour ou l'autre, il faut aller plus près, et assumer.
Pour celle(s) d'avant, et celle(s) d'après.
Et pour soulager notre conscience.


Je reste calme, distant.
Elle s'assoie.



Les jambes tremblotantes ont cédé.
Petite fille qui veut être femme rien qu'un instant,
Et puiser la force dans un âge qu'elle finira par atteindre,
Mais qui se perd dans ses abîmes vagues.
Elle est perdu dans le vague et ressasse, j'attends le sacré ressac.

  Je caresse son dos chaud et nerveux en sachant que ça sera la dernière fois. Je lui prends la main, le même sentiment à l'esprit. Puis je la regarde. Simplement.
  De cet air triste et nostalgique que je me ballade, qu'importe l'instant. Elle ne veut même plus poser les yeux sur moi. Ses mains tremblent. Je pose mon autre main sur la première. Elle puise ses dernières forces pour tenter une dernière envolée avant de se faire descendre en plein vol. Elle le sait pertinemment.    Malgré tout ce que je cache, elle a eu le temps de me connaître en apparence, suffisamment pour savoir que les remords, je les vivrais seuls et après. Elle comprend qu'il n'y aura pas de compassion, ni de pitié. C'est d'ailleurs pour cela que je la laisse parler. Qu'elle donne le rythme, comme ça, qu'elle ne regrette pas d'avoir omis quoique ce soit.


Je lui prête mon révolver.







B L A M.
B L A M.
B L A M.
B L A M.
B L A M.






Ainsi furent balancées des balles dans toutes les directions, sans grande vraisemblance.

Chaque accusation ou explication ne faisait qu'alourdir le constat évident qu'aucun de nous deux n'avait réellement connaissance de qui était l'autre, et de ses valeurs. Mais qu'importe, elle pétaradait.
J'avais l'impression d'être dans Pulp Fiction, attendant qu'elle ait finie avec son chargeur.


Quand mon révolver qu'elle avait transformé en fusil d'assaut fût vide,
Je lui demandais gentiment de me le rendre. Je rechargeais,
Et la regardais d'un air tendre, avant de lui tirer une balle dans l'épaule et
Démonter toutes ces théories encore fumeuses de cette vendetta afictive.






B L A M.





J'aurais bien aimé lui dire beaucoup de choses, à vrai dire.
J'aurais juré comme un charretier, bousculé comme jamais.
Tempêter contre elle, pour la voir se mutiler de par sa faiblesse, de par sa fragilité.
Lui dire avec un air de carnivore  "Qu'est-ce que ça fait de vivre ?",
ces carnassiers qui se sont déjà fait bouffés à certains endroits.
Je me suis senti assez antipathique et plutôt démuni.
Comme beaucoup de monde dans ces moments-là.



Quand, essayant d'apaiser la chair meurtrie de son corps,
Elle me toisa pour me demander pourquoi je la quittais, j'ai réfléchi une seconde.
Non pas que je ne sus pas, ce qui aurait été assez comique vu l'état déjà assez décomposé de cette discussion et de cette relation.
Mais il y a des fois où dire la vérité n'aide pas beaucoup, et complique.
Ca fait des larmes, des cris et des mauvais souvenirs.
Ca fait vivre, en somme. Mais je ne puis m'y soustraire.
Prendre les torts, baisser la tête, s'excuser et tourner les talons à reculons, c'est dans mes cordes.
Pourquoi faire un travail sale au canon scié lorsqu'on peut en finir avec un révolver ?




Je donne des minables excuses, à la hauteur de ses neutres reproches. Elle improvise une explication de couple, en ne cachant pas son effarement et sa déception de voir tout ça prendre fin. Tout ça est si surfait. Si mal joué. Je suis résigné, elle est prête à resigner.




Des gens nous regardent.
Elle est mal à l'aise.
J'accepte de lever le camp.




Pourquoi ne pas supporter d'exister et d'assumer de se quitter avec son "boy-friend" en public ?
Mais après tout, soit.
Tu mènes le jeu et ils n'ont pas de pop-corn.



Debouts sous un arbre rempli de pigeons, encore plus en évidence qu'avant,
Nous nous regardons enfin. Et c'est là que je réalise au fond,
Le réel intérêt d'une séparation, l'unique once de beauté qui pourra encore en sortir avant de s'écrouler.
Quand on se regarde comme des personnes qui ne veulent plus rien avoir en commun, et qui cherchent malgré tout dans les yeux de son partenaire le tout et le rien de leur relation, avant de se détourner plus ou moins définitivement.




Je crois que jamais une main ne m'avait empoigné de la sorte, lorsque notre histoire a débuté.

C'était une main d'une paix violente, d'une ébullition de sentiments et d'une affection qui aurait pu me ronronner à l'oreille.
Ce soupir qui volette autour de sa propre vie, autour de la mienne, sans jamais m'atteindre, et qui me tient pour que jamais je ne la lâche.
Cette façon de vivre, vaporeuse et désirant être matérielle, partant en fumée pour mieux se blottir contre n'importe qui en vie, pouvant lui montrer le chemin.
Lui montrer aussi, son rythme, ses battements, son sourire et ses manières qui n'appartiennent qu'à elle. Pour qu'ensemble ils fondent une propre route et se balance des cailloux de joie en bonne bande de gamin, la bande des maints amants...




Elle m'aura fait tourner la tête,
Et souriait jusqu'aux oreilles maintes fois.
Elle était atmosphérique, un concentré d'onirisme.
En une après-midi, elle a réussi à graver en moi,
d'un doux marteau-piqueur, des paysages,
des sensations et une certaine complicité.

Mais un jour, mais un jour, quand je l'ai regardée,
comme je la regardais souvent sans jamais lui signaler,
j'y ai vu ma fille, une soeur, une compagnonne d'abstrait.
Mais elle n'était plus là. Et moi non plus, je n'étais plus là.
Alors je me suis cherché, et me suis retrouvé en train de discuter avec un arbre.
Et il m'a expliqué calmement que je n'étais jamais aussi bien seul qu'avec quelqu'un.
Je lui ai mis une beigne, mais il n'a pas bronché. On s'est assis et on a pris des beignets ensemble.


A la fin tout était clair, sauf que la nuit était tombée et pleurait.




Les jours, les semaines et même des voitures sont passés au péage du temps.
La distance n'a jamais eu besoin de mots.



Et puis une avenue plus tard, la petite fille qui pleure, qui pleure, parce que ça fait mal, parce que dans ces moments-là, pleurer, c'est comme une réponse au détachement. Qui vient se mouler à mon corps, qui n'ose même pas regarder, de peur de voir le regard plein de consternation d'un grand-père sévère.
Les grands persévèrent, c'est bien connu.



La vie de couple a beau être compromise, nous nous en tenons à nos statuts. Moi con, elle promise à une vie qu'elle espère meilleure. Ca me va, ça l'inquiète.
L'existence se déroule, comme un tapis rouge tapi dans les rouages d'une intrigue. On visionne, on perçoit, on sent venir, on goûte comme on dégoûte et on touche en restant sur la touche.
J'ai l'impression d'être un stagiaire qui se ballade, un calepin à la main, en notant ce qu'il faudra essayer de ne pas oublier. Mais le plus souvent, j'oublie d'essayer, j'oublie de réussir et d'échoir et j'oublie de vivre. Seulement quelquefois, seulement quelquefois je sais à nouveau.







Je ne peux plus regarder le soleil comme avant.

Parce qu'elle n'en est jamais revenue.
Elle avait l'odeur du soleil et continue de l'avoir.
Où que j'aille, elle m'accompagne de loin, sans âme, avec de faibles rayons tristes et ternes.
Elle sera mon rayon de soleil dans ma mélancolie.



Et puis,
je m'effaçais,
je m'éloignais,
lâche et lassé
comme trop souvent
maintenant.
Elle a cherché,
essayé
de me garder
près d'elle.
En vains et vingt jours,
l'édifice était ruine
sous une bruine d'été.




Il y avait, de temps à autre, mes yeux qui tombaient sur ses yeux.
De la colère et des frissons d'une fille qui se sent bafouée,
et qui a honte d'avoir accordé sa confiance à un type comme...
ça.
Elle avait raison de se conduire ainsi.
Elle a eu tort de perdre tous ses moyens face à moi quand ce fut fini.
Elle avait les raisons, elle avait les sentiments et elle ne m'avait plus.
Elle aurait pu. Mais sa tendresse l'a emportée et elle est restée faible, désemparée et les yeux dans le vide.





"J'avais des projets, j'avais imaginé beaucoup de choses. Evidemment, je suis déçu. Je te pensais différent. D'une façon tu l'es mais...J'sais pas."



Je n'ai pu m'empêcher de sourire à ce moment-là.



"J'sais pas".
Elle finissait souvent ses phrases par une petite incertitude.
J'ai toujours trouvé ça charmant, et je ne m'en rend compte que maintenant.
C'est bête. C'est humain. C'est...J'sais pas.


Aussi peu matérielle qu'elle soit, j'ai touché l'ombre.
J'ai cassé quelque chose.
Je ne peux toujours pas dire ce que c'est, mais ça devait être fait.



Ses larmes n'ont pas coulé,
J'ai failli chialer pour un prétexte quelconque.
Il faisait soleil.


Un homme vient.
Il se met à jouer de l'accordéon.
C'est risible.
C'est beau.

Comme si on l'avait payé.


Dieu ?



Impossible,
il m'a emprunté 20 euros la semaine dernière.




Je l'observe. Elle a retrouvé ses esprits, du moins assez pour garder une arrogante dignité.
Nous nous approchons l'un de l'autre, nous serrons dans nos bras une dernière fois.
Nous jetons le révolver pour s'asséner nos coups de couteau respectifs dans le ventre.
Je baise son front, la regarde avec tendresse, lui susurre une blague.
Elle sourit tristement, enlève son couteau, et s'en va.
Je me détourne, regarde en arrière.
A son tour, elle jette un dernier regard à la poubelle, et part.
Je reste planté là, jusqu'à ce qu'elle soit gobée par la masse.
Puis je prends mon regard et le jette dans la même poubelle.




"Même si nous sommes tous deux des ordures à nos façons, je prolonge notre histoire jusqu'à ce que le camion poubelle passe."



En partant, je donne 20 euros à l'accordéoniste.
J'ai réglé deux dettes. Fille en Or, je me suis racheté.
A présent, Nébulleuse, je me ferais pardonner un jour.





Je reviens chez moi. J'annonce à ma soeur la triste conclusion d'1h10 d'explications filmesques tantôt muettes, tantôt suggérées.
"Combien ?
- 1 mois et 23 jours.
- T'as fait mieux que la précédente. Un jour tu pourrais envisager quelque chose sur le long terme. T'as bien fait de la larguer
."

Je n'ai rien répondu à ça. Ma soeur alterne entre innocence chatoyante et cynisme en acier trempé. C'est inquiétant mais généralement révélateur. Je rentre dans ma chambre, et commence à me dévêtir. Qu'a t-elle pu comprendre au juste, de ces instants plein de douleur et de douceur. Sûrement des fragments épars. Rien de très concret. Pour moi également.


Mon chien, coincé sous ma veste noire, m'entend réfléchir.
Il soulève sa truffe.



"Arrête de penser à ça. De plus, je pense que si tu avais dit la vérité, tu aurais eu tellement à expliquer et justifier que tu n'aurais pas pu manger ce midi.
- Tu n'as pas tort. Mais ça reste la Nébulleuse. Et regarde cette plaie à mon flanc.
- C'est du flan tout ça. Elle t'a poignardé, tu l'as poignardé, vous vous êtes tirés dessus, et ? Tu voulais par-dessus le marché lui avouer que tu avais des vues sur un damoiseau et une damoiselle en même temps, que la relation amant-amante qui avait commencée s'était soldée par une relation père-fille et que comme d'habitude, t'as fait ton bouffon avec elle pour éviter d'aborder des sujets intimes ? Et puis elle s'en remettra, on se fait rarement mordre deux fois.
- Tu mélanges un peu tout.
- T'as raison. Viens prendre un café.
"


J'entre dans le harem de Noir.
Il y a là des muses chocolatées d'une blancheur éclatante.
Clins d'oeil, poses suggestive, tout y passe.
Finalement, j'opte pour celle de gauche.
Elle me rappelle quelqu'une. Je ressors.




Elle tombe dans Noir et se déverse dans un tourbillon de saveurs qui réjouissent le café.
Je trinque avec le chien.



" Mes amis vont être déçus, il paraissait qu'on allait bien ensemble.
- Vive le matérialisme, on voit un code couleur, et on s'extasie parce que t'aurait trouvé ton héroïne ?
- T'es de mauvaise humeur, non ?
- Je suis une chienne, je te rappelle. J'ai une humeur de chienne. Je suis juste énervée parce que tu ne veux pas admettre que cette fille sera mieux seule qu'en se croyant accompagnée par un type aussi volage que toi.
- En parlant de volage, vérifions pour toi.
"

Je la jette par la fenêtre.
Ca n'a pas d'importance.
C'est un fantasme.
On peut tout faire avec.
Sauf les réaliser.
Je me remémore une phrase dite.



"Tu as l'air d'avoir plein de scénarios. Choisis celui qui te convient le mieux, pars avec et fais toi un film."



Jamais je n'aurais pu lui expliquer.
J'aurais eu l'occasion de lui accorder ma confiance,
mais elle était en Egypte.



Bah. Trop tard pour regretter. Demain, j'avertirais quelques connaissances de la catastrophe majeure qui s'est abattu sur ma vie, on se rangera davantage du côté de la victime et les deux amants, ces vieux aimants, éviterons de se regarder, de discuter par des procédés plus ou moins comiques, minables et pathétiques.

Foutu protocole.
Le principal est ce que je vais pouvoir dire, moi,
pour essayer de me justifier.
Je trouverais bien une vérité.


Au fond, il n'y a pas de Vérité.
Il y en a juste des petites, qu'on choisit un peu comme au MacDrive.


Je m'extirpais de cet état d'esprit embourbé avec peine pour regarder certaines choses sur mon bureau.

Cette figurine. Quelque chose à ne pas oublier.
Un matin, moi au porche d'un hôtel, toi qui arrive avec un "Joyeuses Paques" en m'embrassant et en m'offrant un Kinder Surprise.
Et puis ces tickets de métro que tu m'as payé, tous conservés.
Condamnés à être rangés dans une boite, mais les souvenirs seront respectés.

Des tickets de cinéma. Une tasse, des coupures de journaux.
Son coup de couteau laisse une empreinte
mais pas un vide.




Il y a aussi un autre objet sur ma table. Un origami, en forme de souris.
Certaines choses ont une valeur inestimable à mes yeux.
Elles racontent une histoire, un sentiment, des fragments, des puzzles toujours incomplets.
Des chances qu'on a données, des heures, des répliques.




Mes caves sont pleines et vides de ces objets.
Je suis un collectheure.


Et j'aime cette petite souris.  C'est con, mais c'est ainsi.


Je me détourne à la fenêtre, j'entends un cri.
«
Oui ?
- Vous êtes nu monsieur.
- Vous êtes habillée madame, nous sommes quittes.
»





Je ferme les volets.





Je repense à ma soirée à la plage.
Je me revois en train de remplir une vieille bouteille de sable trouée.
La Lune paradait et c'était les années-lumière discos.
Et au fond sablonneux, un hagard gaillard et son épouse joue avec leur fruit.

Ce fruit a des oreilles un peu grandes, enrobée en une robe rose et rosé, ivre de bonheur qui détale et étale sa joie en jetant un ballon en l'air.


Les parents rient et s'amusent.

Je prends à parti l'origami et lui montre celle qui pourrait être sa muse.

La petite s'arrête, embrasse le ballon, crachote le sable et irradie de plus belle.

La Lune est vexy, elle enlève son bas d'une moue boudeuse et jette sur la plage une pluie de libellules libellées et libérées, et les chouettes hululent car les belles bulles brûlent.


Décharge de chaleur, d'odeur et de merveilleux, veillons sur la mer encore un peu mes chers :
c'est gratuit.

La petite rêve et révère, les parents se font remparts pour lui permettre,
elle et ses pairs, de perdurer dans la verdure sèche et dorée.

C'est d'une ironie onirique, honni soit celui qui mal y danse !


Ca crie, ça s'écrie, ça s'écrit !


L'enfant enfante le fantôme des tomes de l'adultère, à travers contes et fables affables.








Même si nous sommes de bons partis, il nous faut bien partir.





De retour à la chambre, le café estet nous sommes vêtus.
Pas de doute, nous sommes sur Terre.


Je m'en remets au breuvage.

Appliquant délicatement son beurre de curiosité sur sa tranche de vie, je fais un clin d'oeil à mon café et lui pose cette question :
"Pourquoi tu es noir ?
- Parce que tu vomis tes rêves dedans.
- Délicieuse ta copine Chocolat blanc.
- Vas-y, j'en ai plein d'autre. Même si je ne suis pas un café raciste, je suis pour la mondialisation du chocolat, toutes ethnies gustatives confondues.
- Tu m'ennuies, passe moi le journal.
- Je n'ai pas de bras.
- Autant pour moi.
"

En buvant, j'essaie d'imaginer le nombre de personne qui se sont déchirées.

Je pense qu'ils auront besoin de scotch.

Je pense que les jours qui arrivent seront gais et d'autres moins.

Comme à chaque fois il faudra faire un choix ou choir.

Mais qu'importe et l'autre sourit.

Elles commencent à être assez et m'accompagnent.

Ce n'est qu'une histoire de dettes à payer et d'être à devenir.

Un conte de châtiment et d'honneur.






Car il n'y a rien de pire que d'attendre une juste punition et de seulement l'apercevoir au loin, en train de boire votre café noir et forniquant vos chocolats blancs.

24 avril 2007

LA CARESSE DES RESCAPÉES OU, SUÇON ENFANTIN

La Caresse des Rescapées,    ou   , Suçon Enfantin.


Il est difficile
d'obtenir ce qu'on veut, y compris un mauvais temps pour écrire et jouer l'écrivain maudit, incompris et un brin barré.

That's Life.
I'm File.




La Semaine dernière, une Semaine anodine, toute fripée
Et qui s'énerve à s'écrire un sens, sur sa chaise de bureau,
A côté de ses copines employées dans
La grande entreprise du Calendrier.


Je suis sur une chaise, un fauteuil et un canapé. Dans un salon, une chambre ou une cuisine.

Bruit d'un nouveau message.

Je n'aime pas les portables, je n'aime pas parler à quelqu'un qui est à des kilomètres, je n'aime pas ce constant sentiment d'infériorité.
Alors, la plupart du temps, je ne réponds pas. J'observe mon portable jurer en une langue constitué de bips et de sonorités plutôt incendiairesPuis silence. Je me rapproche, le saisit élégamment et avec un dédain et une nonchalance envers le monde qu'on ne peut avoir qu'en vacances et en caleçon.

De : Mère.
"Juliette aurait eu 13 ans aujourd'hui."

Je m'assois. J'ai besoin d'un truc fort.
Être quelqu'un de fort, au moins pour une fois.
Rester digne, même tout seul, réagir bon dieu.
Mais rien. Je reste à regarder, glissant des yeux sur Juliette et
Ses 13 pauvres hypothétiques années.

Juliette, c'est ma soeur. Enfin non, c'était. Disons que...
Elle m'a, elle nous a laissé seuls parce que Dieu est arrivé, avec son charter.
Il a regardé ma mère pleurer et mon père crier, et il m'a expliqué calmement que ma soeur allait grossir le taux de mortalité infantile française de l'année 1994.


Je ne sais pas ce qui est le plus terrible.
Alterner entre apaisement d'une mort passéeet réveil d'images, des dernières images où elle était en vie, emmitouflée en de blanches couvertures par cette belle nuit.
Ou se sentir coupable.



Je pensais avoir fait à nouveau le deuil de sa mort,
mais je suppose que chaque année,
j'aurais une période de mélancolie, de douleur, de colère et de pleurs
qui n'effleureront jamais mon joli petit carrelage.
Tout comme ma mère l'a, tout comme mon père la cache.


J'aimerais bien crier, pour une fois. Foutre un truc en l'air, jeter mon portable quelque part, secouer quelqu'un en lui hurlant de me rappeler, qu'une fois de plus, bon nombre de gens souffrent de part et d'autre du globe et de leurs émotions et qu'ils en ont ras la casquette de lire et d'écouter des types se plaindre pour deux, pour eux. Mais rien.


L'éternelle impuissance que je me prouve chaque jour,
La seule et l'unique,
La VIP de mes actes et le PV sur ma conscience.
La Guest Star du jour.


Je reste sombre, quelque part, chez moi, à revoir ça en boucle, encore et encore, à me harceler d'images, à me torturer des larmes de ma mère et du cri étranglé de mon père. Je revois Juliette, ce visage qui se formait, les expressions qu'elle avait, les hoquets qu'elle faisait et la moue que je dessinais, ex-enfant unique.

Je me prends la tête dans les mains, j'observe les rayures, les rainures, et toute la complexité géologique que peut représenter un sol carrelé. Je suis creux. Mon existence change de statut, je suis statue. Fissuré et au coeur de pierre, la pluie des années qui passent n'érode en rien cet instant. C'en est sublime, un roc qui se déchire momentanément, et qui se ment depuis des années à chaque moment.

Je relève la tête.
Je suis devant mon PC 
il ronfle comme un gros chaton cybernétique.
Je planque mes soucis une seconde à côté des cookies,
Et regarde ce que je pourrais faire. Je pourrais, je pourrais...Non.
Je pourris.


MSN, en discuter ? Et réentendre les mêmes paroles désolées de gens qui ne savent jamais comment s'y prendre mais juste se prendre.
Un face à face avec l'un des parents ? Les voir s'épuiser au travail au fil des jours me suffit pour éviter de déclencher toute discussion.
Parler avec Aurélie ? J'avoue, j'ai eu un doute. Un gros, un énorme doute. Ceux qui sont comme des marques pages, qui reviendront d'ors et déjà régulièrement. Le sentiment de confiance malgré nous qui pourrait s'installer vis à vis d'une personne. Pourquoi elle ? Parce que c'est elle, justement, parce qu'être avec elle me bouscule, me fragilise et me fait soudainement douter de la force de mon orgueil quand je la regarde.

Mais non. Pas elle. Pourquoi ? Parce que je n'ai pas son numéro.
.
C'est ce genre de détail qui détermine une conduite, une façon de réagir. Qui sait ce que j'aurais pu lui dire, ce que j'aurais pu faire, ce que j'aurais pu pleurer, si j'avais son numéro.



Mais le destin et les opérateurs mobiles en ont décidé autrement.

Je passe ma main dans mes cheveux, histoire d'essayer d'enlever quelque chose, n'importe quoi, mais qu'au moins je puisse avoir l'impression d'être un peu plus léger.


Puis elle apparait.

Valentine,
la seconde,
la cadette,
la soeur d'après,

l' "autre", pourrait-on dire péjorativement. Celle que mes parents ont conçu pour surmonter une perte. La création parmi les décombres, le cri parmi la gêne et la vie parmi nous qui étions si morts.

Mon père et ma mère ont du se séparer pour vivre mieux, et m'ont laissé la garde à plein temps de cette fille, cette soeur, ce brin de sang et d'amour, qui me suit depuis bientôt 12 ans.


Je suis un grand frère. Je suis supposé avoir des responsabilités morales. Montrer l'exemple, être fort, endurer devant elle, défendre, protéger et être à ses côtés. J'ai du le faire, je pense le faire quelquefois aujourd'hui. Mais l'important n'est pas là. Je m'aperçois de plus en plus que c'est à elle que j'expose le plus de sentiments, de faiblesses. Elle, sa vie, la façon dont elle existe, les larmes que je m'autorise à verser, ses rires, sa timidité, son isolement, sa déchirure, son silence, son regard triste, son inertie, son silence, sa tête posée sur mon épaule, les souffrances qu'elle réveille en moi, son silence, Juliette, son silence, son silence, son silence...


Comme si ce que nous étions la dégoutait, l'effrayait, l'alourdissait et la plongeait dans une eau tiède, moite, troublée tellement elle est limpide d'un constat enfantin.



Elle se tient, devant moi, un peu potelée,
L'air un peu ailleurs, absorbée encore par ses Sims.
Elle me dit qu'y s'rait p't'être temps d'manger parce qu'il est midi et d'mi passé.
Et elle s'en va, de sa petite démarche aléatoire et qui me rappelle ses jeunes années.
Et je ne sais plus.



Non, vraiment. Je suis cerné de vieux démons et de jeunes anges.
J'ai des squelettes dans l'placard, entre les affaires de ski et une boule de billard.
Je suis le passéiste rêveur d'un après déjà révolu, d'un avant pas encore amorcé et
D'un présent qui cherche encore le poisson d'Avril dans son dos.

Je mélange les "tant",
décochant des hyperboles,
Tirant des métaphores et allant jusqu'à
Faire sauter la structure textuelle,
histoire de voir ce qui subsiste et ce qui désiste,
Parmi pleurs et leurres.


La Semaine s'est écoulée, m'envoyant régulièrement des séquences morbides, des trucs qui prennent aux tripes et qui n'en démordent pas, dents démentes des mantes charognardes, suçant abondamment les lettres-boyaux, les mots-intestin et la phrase-estomac. J'en perd le foie, la foi, ma foi, mon foyer devenu charpie et qui tombe en morceaux, tout ça en un brouhaha fouillis qui ravit la Semaine, future Employée du Mois.

Je ne mange plus trop.



Je visionne, revisionne, fait des pauses et écoute attentivement les bribes de conversation. Mais la mort est toujours là, omniprésente, jouant au hochet avec ma soeur et me regardant avec un sourire crapuleux et sincère, moi qui ai 4 ans et une gueule d'ange que seuls les enfants conservent.


Les jours défilent, je me défile, je tiens à avoir une conclusion,
Alors autant continuer la flagellation entre un flageolet et une autre collation.


Entretemps, d'autres soucis, d'autres craintes, d'autres doutes refont leur apparition. Me caressant la joue, me mordant l'oreille, s'y infiltrant et découlant doucement, tout doucement, faisant du canoë-kayak dans les lymphes de ma mémoire et de mon expérience, slidant entre les rocailles d'émotion et les tourbillons de sensations pour finalement exploser lors des rapides finals.


Les déflagrations mentales, les embrasements nerveux et le dégout de mon propre esprit,
ce n'est pas nouveau.
L'air pensif, je caresse ma barbe,
histoire de voir si j'y ai pas laissé tomber quelque chose d'important.


Quelquefois, sur MSN, je rencontre des gens bien, d'autres moins bien. Mais tous ont des soucis, chacun a son "magma perso" dans lequel il bouillonne. La moindre des choses est d'aider ceux qui ont la dignité d'accepter de l'aide. Qu'importe qu'ils soient redevables ou pas, l'essentiel est que leur conscience soit allégée, façon yaourt 0%, et que la mienne soit soulagée, façon toilettes.

Il y a un jour ou quatre, je ne sais plus, j'ai accompagné l'une de mes familles recomposées voir le bébé d'une de leurs amies. J'appréhendais. Je fus catapulté parmi des gens que je n'avais absolument pas envie de voir, où ça parlotait grassement et en bon français à tel point que je ne fus même pas tenté d'entrer en contact avec eux.

Voir un ado, encore un gosse, faire des yeux de rage et de chagrin, ça amuse, surtout quand on parle des essences persos qu'on se concocte, chacun dans son coin, pour économiser.

Je ne tenais plus, j'aurais aimé foutre un poing dans leur ventre oisif et flasque, ou dans les vieilles poitrines d'harpies qui na valaient pas mieux, ou encore dans la tête de leurs chiens, qui grognaient, qui aboyaient, qui jappaient comme un gospel hostile et canin. Les voix hybrides de tout ces gens résonnaient dans mon coeur, assez vide d'ailleurs vu l'écho, dans ma tête et entamaient un karaoké dans mon poumon.


Je me levais, pour aller sans partir.
Créer d'la destruction,
Frapper du poing,

Trainer la patte et
Trouver un endroit où je puisse fulminer sans déranger ni blesser.


Quand tout d'un coup, j'entraperçus par la baie vitrée le bébé, le fameux. Le ventripotent, le grassouillet, le rosé. Ou plutôt La. C'était une petite fille. Elle était belle, à vrai dire. Comme le sont tous les enfants dans les bras de leur mère. Oui, elle était belle. Ses joues de pêches, ses vêtements qui la rendaient toute bouffie, ses cris de bébés qui réclament le sein.

Je crois être un type qui a un instinct maternel.
(sourire)
J'ai déjà réfléchi aux enfants que j'aimerais avoir, leurs prénoms, et ce que je leur apprendrais en toute première chose.
Ca me rassure d'être niais comme ça, quelquefois.
Ca prouve bien que quelquefois, je fais passer les choses dans le bon ordre.



Je continue de regarder fixement l'enfant.
Néanmoins je continue de reculer doucement.
Je viens de comprendre pourquoi,
Même si j'aurais aimé ne pas le savoir.

Ce bébé me fait penser à Juliette, du moins les souvenirs que j'en ai.

Je sais aussi que j'ai souvent associé des personnes de l'âge qu'elle devait avoir, à elle.
Parce que dans mon esprit, elle doit continuer à vivre. C'est la vie, c'est la mort, et c'est surtout injuste. Parce que je fais revivre un instant son existence dans le visage d'une autre, c'est par pur amour, par pur désespoir de cette peine qui se traine comme un sac de courses un vendredi soir, un putain de vendredi soir.


Je me détourne.
Je fuis.
Je pars.
Je vais ailleurs.


J'ai mal, j'ai si mal.
Je fais du ski nautique dans mon magma perso,
Et des smileys dans les cendres des espoirs désespérés.

On revient. Je suis sermonné. Mauvaise conduite, muet et n'ayant même pas touché le bébé. Comment aurais-je pu l'effleurer, cette petite fille, sans finir ma folie dans un oxyde de paroxysme.


Elle s'est endormie.
Son sommeil n'est jamais fait d'aucun rêve, et
son éveil est insondable.
Elle est bien ma soeur tout comme je tiens d'elle.






Il y a peu, ou depuis quelques temps. C'était un de ces jours où il y a un "di", dedans, où on se di que peu de choses sont discernables et que minuit pourrait être midi. Où plutôt une de ces nuits, qui nuit à la clarté déjà ombrée de la situation.


On s'asseoit devant son poste, on regarde quelques films, on écoute quelques morceaux, dans un quelconque espoir que l'un de nos bouts d'être y soit resté collé à la dernière écoute.
On est seul, dans une bien grande chambre.
Tellement seul, qu'on préfèrerait que ce soit le mur qui se couche.

Puis il y a une petite fille, une petite soeur, un petit repère, qui arrive timidement avec une faible voix. Et quand elle parle, on sursaute, on étouffe un bref sentiment de tristesse, tant sa voix a l'air cassée et son être brisé quand le voile nocturne fait la lumière sur nous, vous, ils.

Elle n'arrive pas à dormir,
Elle veut voir un film,
Chercher un bout d'elle là-dedans, elle aussi.
On est fatigué, mais on l'attendait,
On a tant désiré qu'elle reste un peu à vos côtés,
Alors on dit oui,
Comme seul le dit un grand frère.


Elle regarde le film, vous la regardez. Vous la regardez, car, dans la vie de tous les jours, plus personne ne se regarde, sauf les amants. Vous la dévisagez et vous avez le coeur gonflé, et vous aimeriez dire quelque chose, mais elle rigole d'un gag dans le film. alors vous vous contentez de passer votre main dans ses cheveux un brin bouclés. Et vous aimeriez pleurer., mais vous ne le faites pas

Quand le film est terminé, vous savez pertinemment ce qu'elle va vous proposer, mais vous la laissez vous dire "Dis, j'ai un truc à te demander, est-ce que tu voudrais bien..."

Et vous lui laissez votre lit,
Tandis que vous vous installez piteusement au sol,
Qui a l'air d'un coussin tant l'onctuosité du moment est majestueuse.
Une fois blottie dans vos couettes, comme si vous la serriez de toute une passion,
Vous déposez un baiser sur son front et elle ferme les yeux,
Comme si c'était le dernier des sacrements.


Et là vous ne savez plus vraiment comment réagir,
vous ne savez plus s'il vous faut pleurer, crier de rage ou vous arracher les cheveux.
Vous comprenez simplement que vous l'aimez,
Que ça fait tellement mal, que c'est tellement bien.



Les mots manquent.

Je m'accoude à ma fenêtre, et une brise égyptienne de ma conjointe illégale me parvient. A ce moment-là aussi, j'aurais eu besoin d'elle. Mais les besoins sont faits pour rester insatisfaits. Je me prends calmement la tête dans les mains, et me murmure doucement quelques vers, quelques rimes, quelques poèmes faits sur le fil.

Ma soeur ne sait pas, n'a jamais su, et ne devra jamais savoir, ce à quoi j'ai renoncé pour elle. Ce que j'ai continué pour elle. J'ai continué à vivre en des moments où j'avais un choix plus que fait. J'ai continué à écrire uniquement pour elle, car elle est la seule qui ait réussi à me convaincre. Je veux continuer nos éducations, car, en 3 ans et demi, ce n'est au fond qu'avec nos sentiments rongés et nos baluchons qu'on a grandi. Je veux qu'elle vive, quitte à en mourir. Je veux qu'elle aime, qu'elle serre dans ses bras et qu'elle attende de quelqu'un tout ce que j'aurais aimé avoir. Car j'aurais tellement aimé que...Que. Qu'eux.


Je m'étais juré que je ne pleurerais pas.
Mais apparemment, j'ai mes limites.



Je suis seul, je suis ensemble.

Elle aurait eu 13 ans.
Elle va avoir 12 ans.


Je n'ai plus besoin d'aide. Plus maintenant.
Avant j'étais l'élève. Maintenant je suis le recalé.
That's life.



Non, tout ce dont j'ai besoin, c'est d'une brise égyptienne, qui me souffle et me balaie lorsque ses yeux m'éveillent. J'ai besoin d'elle pour tenir, pour m'écrouler un peu plus proprement que les autres fois.


J'ignore. La suite, demain, hier et pas mal de choses. J'ignore.
Il n'y a plus de certitudes, juste des Semaines.
Il n'y a plus de Juliette, il n'y a que des épines, des cactus entiers et j'ai le cul en plein dedans.


Il a plu sur mon bureau.
Et mes lettres s'y noient.

12 avril 2007

INTER-LUD-HIC

Inter-Lud-Hic.

Il pleut sur le chemin du retour.
Un chat noir m'a évité.

Y a des jours comme ça.


Le temps postillonne.
J'aimerais avoir un post-it sur moi.
Je suis une de ces gouttes d'eau.
Je hais le jeu du  "Je".


Ce chat m'a évité.

Il a peut-être bien fait.

J'aime ce casque, l'idée d'être définitivement seul, comme un fait établi et rassurant.
Je préfère écouter de tout plutôt que m'écouter, moi et mes envies.

Si j'avais un post-it, de quoi griffonner un griffon littéraire, impétueux et austère, merde.

Je me contenterais simplement de reprendre un vers.


Mon imagination saoule l'esprit, sous le casque qui vomit de la soul.
Je m'arrête.
J'aimerais bien avoir un chat.
Ce chat, à vrai dire.

Mais je n'aime pas les chats. Je n'aime pas grand chose, en fait.

Je tressaille.

Je repense à ce que j'ai pu écrire par le passé, conneries et sensibilités, des espoirs et désespoirs. Je me dis aussi que je pourrais arrêter là, commander une vie normale au bar et consommer sur place, puis chier et enfin mourir dans mon monospace, une femme et quelques enfants qui braillent à côté.

Mais j'aime les femmes.
Et j'aime les enfants.
Mais merde.


Je suis toujours arrêté.
Je n'aime pas avoir mes instants de faiblesse.
Surtout en écoutant de la musique

.

Je l'avoue, j'aurais bien aimé me mettre sur le bas côté, prendre ma tête dans mes mains et chialer, pleurer, éjecter lacrymalement mes émotions puis prendre un flingue, tirer des confettis en l'air et me jeter sur la route. Bon dieu que ce serait savoureux.

Mais je ne m'arrête pas.
Je relève juste la tête.
Je marche, simplement distrait par la musique.

J'ai toujours fui mes responsabilités, ce n'est plus à prouver. je n'ai jamais eu de raison valable. Quoi que ce soit, qui que ce soit, qui que je sois, quelle qu'ait été ma foi. J'ai réussi à improviser jusque là, le reste de ma vie devrait suivre. Ou pas.

Je suis fatigué de n'avoir rien fait, étourdi d'une vivacité anormalement diffusé sur mon incidence en ce monde
Et j'ai mal aux pieds.

J'aime être seul tout comme j'abhorre la solitude.
Mais je n'aime encore pas ce je.
Il mériterait d'être déformé, broyé et remodelé, mais regardez le, vicieux grammatical ! Deux lettres, c'est toujours assez pour se le rappeler.

Il pleut toujours,
faiblement.
Des gouttes d'eau font du bobsleigh sur mon nez.
J'étouffe des jurons avec un oreiller de triste sérénité
J'aimerais bien participer à ce déluge de seconde zone,
baisser mon pantalon et pisser sur ce pauvre caniche,
avant de le boxer à mort et lui briser la nuque sur le trottoir.


Mais non, il ne faut pas.
Ou plutôt, ça ne se fait pas.
Alors on ne le fait pas.
On se contente d'insonoriser son esprit avec du décibel, double couche de mélodie.

J'aimerais être sourd pour éviter de m'entendre raconter mes conneries, et aveugle pour ne pas voir la tête de mes lecteurs.

En fait, on en a pas grand chose à faire.
De quoi ?
De tout
.
Mais surtout de nous.
De lui, de toi, de moi
.
On est des murs, qui jouent au ping-pong.
Normal.



En fait, le temps se dégoute de nous. Dégoute de pluie. Pluie plus rien.

J'ai bien/mal. Un manège, un malaise, sauf qu'il n'y a rien dans tout. Toujours dans la même rue obsédante, désorienté. Si j'avais un post-it, si ce chat noir, sissi l'impératrice.

L'envers du verlan, le paradis disparate.
Envers qui que quoi dont où ?



L'importance en a t-elle une ?
Je pose des questions comme je combustionne une allumette,
la chaleur du savoir et le froid du su.



C'est dans ces moments-là que je voudrais être fumeur à temps plein. Pouvoir m'en griller une sous la pluie, que je me brûle les poumons pour une bonne raison. Au lieu de ça, je divague parmi les hallebardes.

Je rentre chez moi. Il parait loin le temps ou je maudissait bien des membres de cette famille. Je serais incapable de dire ce qui a changé, qui a changé et si ça s'est arrangé.
Ca ne m'intéresse plus.
Je ne m'intéresse plus.
J'ai fait le plein à la station sert vices de vide.
Vide de vie, ça sonne creux.
Même ça.


Ma chambre. Traces de passions, de frissons et de caresses. J'avais oublié ce que pouvait laisser comme empreintes de tendresse une jeune fille. Ca devrait me réchauffer, mais non. Toutes ces mielleries, ces bouches qui se touchent et qui font mouche. Pourtant, pourtant, je ne vaux pas mieux que ce que je critique plus ou moins ouvertement ou vertement.

Je vois un coussin, je vois un baiser.
Je vois un canapé, je vois un rire.
Je vois un miroir, je regarde un homme déjà mort.
C'est d'un gai, ces dédains.

Je m'assois hagard à garder une expression sous pression.
J'aurais besoin d'une pression.

Sale tête, sorti du lit à même pas 6h de l'après-midi.

Je suis un grand grognon, merci de me le rappeler.


Je m'installe sur mon trône, lieu où les arts lézardent au milieu de PixHells.

Je tape ces quelques lignes, frustré de ne pas pondre autre chose. Mon trou du cul littéraire doit se rouvrir, après tout. C'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.

De la grande poésie gothique ou bien classique, un style épuré et scolaire ?

On pourrait essayer. Mais justement non. Je ne peux pas me résoudre à être encadré quelque part, un p'tit cadre iddylique avec vue sur la mer de rime. Fierté et indépendance littéraire, juste l'audace de vouloir tester des trucs et bidules m'obnubile. Ma dernière collaboration dans un travail convenu scolaire m'a fait risquer la dépression nerveuse. La fusion des genres est quelque chose qui m'intéresse mais j'ai déjà une liste de personnes. Mais je m'écarte et écartèle ce texte sclérosé et arrosé de soupirs humides et fumés.



Je regarde la photo de moi, enfant.
Je regarde l'article qui fait que je veux continuer à écrire pour cette personne et juste elle.
Je regarde mes doigts, autant de personnalités qui,
maniés avec doigté, me poussent à indexer ma vie.
Je vide ma pression.
Je plains le vide de cette existence.
Et je me lamente, encore. La pente, inodore.



(sourire)

Demain, on ne sera plus seul, parmi les 2500 visages de ce lycée. Non, on sera un visage. Une vie sage. Une merde noire, un torrent de connaissances et un fluide, le fluide d'un destin qui bave et se perd, brave limace dans l'éther.

On y a certes des copains, des amis ou des tendresses, mais va t-en dresser le temps à aller à contre-courant.

Je n'avais nulle envie de recommencer avec cette hybride textuel, brides d'humeur et trainées de poudre de ces trainées de lettres. Mais pour une fois, allons, pour une fois.


Oh et puis merde.
Si y avait pas eu ce chat noir.

Bon, allez.

Une supposition, un suppositoire et au lit.

29 janvier 2007

ON TIRE LA CHASSE

On tire la chasse.

Bon.


Les dés sont rejetés, entre un cookie et une tasse de café.
Je n'ai aucun compte à rendre.



Juste des contes à rendre.


C'est pourquoi je reprends.

Teckhell.



Commentaires sauvegardés du précédent post :

[Caro] : ...

[Vio] : Oh il faut aimer les kikis fluos =)

[Sandman] : Farewell ...

[Camille] : :(... reviens nous vite

[Nejma] : Heyy Raimye!!! =)
(heureusement que ta pris tes chaussettes jaunes et noires en foto sinn joré JAMAIS kapté ke ct toi tu c!!)
Hey hey tu contais arriver a me cacher ton blog tte la vie ein??
ET BEN NOOOOOON!!!
en temps que super délégouss détective...JLAI TROUVéé!!! =)
Avoue k'té trop content!!
Bon tu m'excuseras ... j'avoue... j'ai pas réussi a lire tout ton blog en entier c'est...comment dire...LONG!^^
Mais le coeur y est!!PROMIS!!
Bon allé jte laisse (non, ne pleure pas, ca ne sert a rien, tu c bien ke c notre destin!!) =p
A bientooooooot!!
attends...
Je vais te dire qqch...
Souviens toi toute ta vie de cette phrase...
Elle te servira un jour ou l'autre...
Un jour ou l'autre tu me remercieras...

JPREND LA GAAAAAAAAAAAAAAAAAAGNE!! =D =D
Bizouille


[retr0-chiic] : yeaah

[jesuislenain] : Je commence à avoir des doutes sur ta sexualité cousin...
Tout d'abord des sex électrifiés, lumineux idéal pour le faire dans le noir; ensuite des gays
(trois, c'est l'anniv du quel ??) fan de bondage tout nus !!!! Non mais dit donc, tu tourne mal là !!


[Orkimaru] :
Et ça ne s'excuse même pas de nous laisser en plan? Non. Peut-être parce quelque part tout (re)commence...

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 > >>
Publicité
Tout fout le camp.
Derniers commentaires
Publicité