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Tout fout le camp.
6 septembre 2008

DOUBLE TRANCHANT

Et la mer.

Elle s'enlace, joue de ses yeux aux reflets d'écume, pleure de plaisir. Je suis là, sur la dune. Je souris. Je sais que toute mer repose sur de la terre, et que toute mer s'érode un jour. Mais je m'assois, et regarde. Je caresse les dunes des paumes endolories. Toujours étonné qu'elles soient là, d'ailleurs. La terre est toujours chaude, et mon corps sec. Les galets ardents sont depuis stockés dans mes poches. Il n'y a que dans mes yeux que la brume demeure. Gouttes d'honneur, eaux de tout sang. Et la mer. Les roseaux se brisent, car la mer s'est retirée. Ça, je le sais. Tous les gens le savent. Mais où vont les roseaux, ils débouchent tous dans l'horizon ; je les vois souvent passer, quand je me détourne : alors je les rattrape, et les miettes de roseau se font sable maudit.

Et la mer.

Je la vois onduler, elle m'évoque quelque équivoque que je bégaie, dont je me souviens pour oublier et médire. Le temps des magnificences venait de passer : c'était un nuage, aux angles si abstraits que ma raison s'acheva. Le regard s'éclaira derrière la brume, et je pus apercevoir des vallons perdus. Des rondeurs grasses, au lait crémeux et l'abondance. Le soleil jaune tente de s'expulser pour roder dans le gris mais déjà mon cœur se décharge. Seule subsiste la profonde.

Et la mer.

La mer, aux illusoires abysses. Celles que je réinvente en vain et avec fierté, en beauté. Sous l'onde, on vous comprend, on vous lit mais qui vous entend et saisit? Même le sang ne veut pas parler dans le diadème des baies d'ébène. J'ai renoncé à la communication tout comme le destin permet le malheur lourd, impalpable, imprésentable.

Le temps n'est pas important.

Il ne l'a jamais été. Les rancœurs et le mépris sont viscères, pas plus que les histoires de sentiments. La tension, le rejet, tout s'évanouit dans la mer. Tout ceci reste à confirmer, ma vie m'a appris que la mer, ce n'est pas l'océan.

Ma vie est remplie de gourdes, d'yeux secs, et les fausses sept mers.

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Commentaires
M
Alors petit poulpe de 1: bien sûr qu'on est amis! (ou alors on se supporte magnifiquement bien depuis 10 pour 2 inconnus....) et de 2: j'aime j'aime j'aime!!! t'as façon d'écrire, les sentiments, les ressentiments que tu exprimes dans tes textes me parle tellement! Celui ci m'a définitivement donné envie de l'illustrer par des photos!! Je crois que t'es bon pour un shooting photo rem!
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